Eline, ambassadrice de Young Patterns, a assisté à la 5e édition des Fashion Talks

La semaine dernière a eu lieu la 5e édition des Fashion Talks, une soirée inspirante dans l’emblématique Handelsbeurs d’Anvers. Fashion Talks rassemble l’industrie de la mode (belge) pour découvrir de nouvelles perspectives, établir des liens précieux et célébrer le talent dans notre secteur. Et bien sûr, nous étions là pour Young Patterns !

La durabilité a été un thème commun dans les présentations et les interviews.

Clare Press, créatrice du livre « Wardrobe crisis » et du podcast du même nom, a donné le coup d’envoi avec un message vidéo. Elle a consciemment choisi de ne pas être physiquement présente, car traverser le monde de l’Australie à la Belgique pour parler de mode durable aurait été plutôt contradictoire. Press a parlé du fait qu’il n’y a toujours pas d’évolution dans le monde de la mode en ce qui concerne la surproduction, bien que cela soit très nécessaire.

Bertony Da Silva, fondateur et directeur artistique d’Arte Antwerp, puise son inspiration dans les magasins de seconde main. Les consommateurs ne font pas leurs achats dans ces magasins pour les marques, mais pour l’aspect et la sensation des vêtements eux-mêmes. Ce sentiment et cette expérience, à côté de la mode, c’est ce qu’il veut créer avec Arte. En outre, Da Silva lui-même veut servir d’inspiration aux jeunes ayant un parcours similaire au sien : les jeunes qui n’ont pas terminé leurs études ou qui n’ont pas obtenu de diplôme.

L’importance de l’expérience autour du produit a également été soulignée par Doug Stephens, auteur primé et fondateur de la société de conseil internationale Retail Prophet. Son discours était axé sur le commerce de détail : comment les marques ou les entreprises peuvent faire de leur produit une expérience. Selon Doug Stephens, la question qu’ils doivent se poser est la suivante : « Si nous, en tant que marque, sommes la question, quelle est la réponse ?”

Shayli Harrison, ancienne étudiante de l’Académie de la mode d’Anvers, adopte une approche totalement différente de la durabilité avec sa mode virtuelle. Elle a fondé MUTANI comme une contre-réaction à la suppression de la créativité. Cela fait référence au mot anglais mutiny, qui se traduit littéralement par mutinerie ou rébellion. MUTANI est une plateforme permettant à des créateurs radicaux de proposer une mode digitale qui peut être portée dans le cyberespace. Harrison veut se rebeller contre l’exploitation dans le secteur. L’avantage de travailler en ligne est l’inclusivité et la possibilité d’une expression personnelle illimitée. Dans le monde digital, les anciennes méthodes de production et de vente ne s’appliquent pas, et l’on s’adresse à un marché totalement nouveau, incluant par exemple les gamers. Lorsqu’on lui a demandé si les NFT (non-fungible token ou article numérique unique) ne sont pas nuisibles à l’environnement, M. Harrison a répondu : « Toute nouvelle technologie peut être polluante au début, mais ensuite, c’est à vous de faire vos recherches et de choisir de ne travailler qu’avec des blockchains axées sur le développement durable. »

L’orateur principal de la soirée était Pieter Mulier. Mulier a déjà fait son chemin dans le monde de la mode, en travaillant chez (et avec) Raf Simons, chez Dior puis Calvin Klein, jusqu’à son poste actuel de Creative Director chez Alaïa. La durabilité a également été évoquée dans son interview. Selon Pieter Mulier, il s’agit d’un concept plus large, qui ne tourne pas seulement autour du recyclage et de la réduction du plastique. Il pense qu’il est important dans le monde de la mode de s’appuyer sur les collections précédentes, d’insuffler une nouvelle vie aux anciennes pièces en continuant à les améliorer. Il qualifie la mode d’émotion, par opposition au paysage actuel où de nouvelles tendances apparaissent sans cesse et où l’on produit un « vomi de produits ». L’esthétique reste la chose la plus importante et c’est pourquoi Mulier choisit de créer des vêtements qui sont faits pour être chéris.

Les Fashion Talks ont donc été une soirée instructive et riche en enseignements, et surtout une soirée pleine d’espoirs quant à l’avenir du secteur de la mode. Nous sommes impatients de voir ce que (et qui) la prochaine édition nous apportera !